En dermatologie, l’alopécie désigne une perte de cheveux anormale provoquant un dégarnissent du crâne. Ce terme vient du grec « alôpex » qui signifie « renard », par analogie avec la perte de poils saisonnière que subit le renard à l’arrivée du printemps. Mais contrairement à ces canidés rouquins, l’alopécie de l’homme n’est pas normale et doit être traitée. Il en existe de nombreuses formes aux causes et mécanismes variés. Décryptage des différents types d’alopécies …
Alopécie congénitale
Très rare, l’alopécie congénitale est même anecdotique en terme de prévalence. Elle se caractérise par l’inexistence de la racine due à une anomalie de constitution du cheveu. Elle peut être innée (de naissance) ou acquise, elle est alors le résultat d’une réaction auto-immune. L’alopécie congénitale est alors soit totale soit partielle et ne pourra être traitée que par greffe de cheveux.
Alopécie androgénétique
Elle est de loin la plus fréquente, puisqu’environ 1/3 des hommes de moins de 45 ans seraient concernés, et près de 80% à 70 ans. Si cette alopécie touche en grande majorité les hommes – puisqu’elle est liée à un excès d’hormones masculines (androgènes) – certaines femmes sont néanmoins concernées.
C’est entre la fin de la puberté et 35 ans que l’homme a le plus de risques de débuter une alopécie androgénétique, et il semblerait que plus elle est précoce, plus elle a de risque d’être totale. Un jeune homme qui commence à perdre ses cheveux dès 18 ans risque ainsi d’être totalement chauve entre 25 et 30 ans.
Cette alopécie androgénétique est au centre de nombreuses recherches, et une récente étude de grande envergure menée à Edimbourg en février 2017 a révélé qu’une partie des gènes responsables de l’alopécie étaient transmis par … la mère !
C’est un gène rattaché au chromosome X transmis par la mère qui serait responsable des calvities les plus précoces. Ces nouvelles découvertes devraient ouvrir des portes à de nouveaux traitements prometteurs …
Alopécie diffuse
Couramment appelée effluvium, l’alopécie diffuse est une perte de cheveux réactionnelle, non-héréditaire et réversible. Elle est consécutive à un trouble subit par l’organisme, qui peut être un stress, une grande fatigue, un accouchement, un traitement (chimiothérapie, radiothérapie …) ou encore une carence alimentaire (fer, zinc, vitamines du groupe B …). L’alopécie diffuse n’est pas localisée et touche l’ensemble de la chevelure contrairement à l’alopécie androgénétique. Elle se manifeste généralement deux à trois mois après le phénomène qui l’a déclenchée, et touche plus souvent les femmes que les hommes.
Les causes de l’alopécie diffuse pouvant être très variées, il est important de les identifier clairement afin de pouvoir cibler le traitement. En cas de doutes, vous pouvez consulter un dermatologue spécialiste du cheveu qui vous permettra de mieux comprendre les causes de votre alopécie et vous indiquer les bons traitements.
Pelade
Appelée aussi alopécie circonscrite, la pelade est une alopécie le plus souvent localisée et très brutale. Elle se caractérise par une chute de cheveux par touffes, laissant des plaques nues de forme ronde ou ovale dans la chevelure. Rarement grave, elle a cependant un impact retentissant sur le moral et la qualité de vie des personnes touchées qui peuvent être très affectées par ce handicap physique.
Contrairement à ce qu’on a longtemps cru, la pelade n’est pas une maladie psychosomatique mais une maladie auto-immune au même titre que le psoriasis. Un stress peut cependant être déclencheur de pelade pour les personnes génétiquement prédisposées.
À l’exception de certaines formes de pelades familiales très rares, l’alopécie circonscrite n’est pas une maladie héréditaire.
Elle est susceptible de toucher tout le monde, hommes, femmes, enfants ou personnes âgées. Il y a plusieurs degrés de gravité de pelade, et si la plus fréquente est localisée, la pelade peut aussi être massive (perte de près de la moitié des cheveux), sévère et totale (perte de la totalité des cheveux), voire universelle (perte de tous les poils du corps), cette dernière étant extrêmement rare.
Certaines personnes ne souffriront de pelade qu’une fois au cours de leur vie, chez d’autres, elles seront récidivantes.
La plupart du temps, la pelade se traite efficacement par traitement local et/ou oral, ou encore par puvathérapie, mais il faut généralement compter de 3 mois à 1 an pour récupérer totalement ses cheveux.
La Teigne
La teigne est une infection fongique du cuir chevelu ou de la peau, qui est causée par des champignons, les dermatophytes. Ce sont donc des mycoses, qui sont extrêmement contagieuses et qui peuvent affecter les humains mais aussi les animaux, alors susceptibles de la transmettre à l’homme. Lorsque le champignon touche le cuir chevelu, les cheveux se décomposent et chutent, créant des zones entières sans cheveux. La teigne peut se transmettre par contact direct (peau à peau) mais aussi par contact avec des objets contaminés (chapeau, bonnet, foulard, brosse à cheveux, siège de cinéma, panier du chien …).
Les personnes les plus à risques sont les jeunes enfants, les personnes au système immunitaire affaibli, les diabétiques, les personnes souffrant de psoriasis sous traitement corticoïdes et les professions impliquant des contacts réguliers avec des animaux (vétérinaires, agriculteurs …).
La teigne se soigne bien par traitement anti-fongique oral et/ou local. Attention, sans traitement la teigne peut provoquer une alopécie définitive.
Alopécie de traction
Également appelée alopécie du chignon, c’est une perte de cheveux provoquée par le tirage répété et prolongé des cheveux lors de coiffures très serrées (queue de cheval, chignons, tresses africaines …) ou encore de lissages trop fréquents.
Aux endroits où les cheveux sont le plus sollicités, ils perdent leur élasticité, se cassent et tombent. La repousse se fait de moins en moins bien au fil du temps.
L’alopécie de traction touche majoritairement les femmes noires aux cheveux crépus et ce sont leurs habitudes de coiffage qui en sont la cause. Dès leur plus jeune âge, elles sont tressées, avec souvent des rajouts capillaires qui tirent sur le cuir chevelu.
Cette alopécie est réversible en adoptant de nouvelles habitudes de coiffure. Il est alors conseillé de laisser le plus possible ses cheveux détachés et d’éviter les soins agressifs, lissages et colorations faites maison. Tournez-vous vers des professionnels qui utiliseront des soins moins agressifs et auront des gestes plus doux.
La trichotillomanie :
La trichotillomanie ou trichomanie est un trouble psychique qui pousse la personne qui en souffre à s’arracher compulsivement les cheveux, entrainant une alopécie par traction plus ou moins étendue et sévère en fonction de la gravité du trouble.
Elle apparait souvent après un traumatisme mais peut également débuter sans raison apparente. Elle peut être épisodique ou continue, et son traitement consiste le plus souvent en une psychothérapie cognitive-comportementale.
Les formes d’alopécies sont donc nombreuses, et il est indispensable de les identifier pour les traiter efficacement. Une perte de cheveux anormale et persistante ne doit pas être prise à la légère et doit même être un vrai motif de consultation chez un dermatologue spécialiste du cheveu qui saura poser un diagnostic fiable et proposer un traitement adapté.